Luxemburger Wort 12.2.2000

Remise du prix national du patrimoine naturel

Hommage à deux protecteurs de la nature

SdS. - La «Maison de la Nature», à Kockelscheuer, a prêté son cadre hier à la cérémonie officielle qui consacrait les lauréats du prix Hëllef fir d'Natur 1999. Cette réception, embellie par des interludes musicaux du Bourglinster Brass Quintett, s'est déroulée en présence du ministre de l'Environnement, Charles Goerens, et du ministre de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Erna Hennicot-Schoepges.

 C'est pour la douzième fois depuis la création de ce prix - et après une interruption de deux ans - que cette récompense a été décernée par les deux ministères précités et par la Fondation Hëllef fir d'Natur. Le but de ce prix est de récompenser une réalisation ou un engagement remarquable, notamment dans les domaines de la protection de la nature, des paysages, de la gestion des réserves naturelles ou encore des recherches et études scientifiques sur le patrimoine naturel.

 Le prix national du patrimoine naturel 1999 a en fait été scindé en deux: il récompense, d'une part, Robert Thorn et, de l'autre, l'équipe Naturaarbechten du Comité national de défense sociale et des foyers et services d'entraide Ettelbruck, représentée hier par Gaston Schaber.

 Dans son allocution, le président de la Fondation, Frantz Charles Muller, s'est longuement penché sur le parcours pour le moins original de M. Thorn. Après la guerre, ce dernier suit des études à la Faculté des sciences, à Paris, avant de partir pour Anvers, où il fréquente l'Ecole supérieure de navigation maritime. Pendant sept ans, M. Thorn est au service de la marine marchande française, puis belge. Entre 1948 et 1955, il parcourt de nombreux pays - Afrique de l'ouest, Inde et Amérique du sud - puis regagne le Luxembourg où il sera employé par l'Arbed.

 Sa passion pour les aquariums et les terrariums ne l'a pourtant jamais quitté. Il se spécialise plus particulièrement dans l'étude des salamandres et des reptiles. En 1960, il étudie la reproduction d'une certaine d'espèces de salamandre du Japon.

 De 1965 à 1968, il approfondit ses connaissances sur les salamandres d'Europe, d'Asie et d'Afrique du nord avant de publier un ouvrage de référence intitulé «Description et mÏurs de toutes les espèces et sous-espèces d'urodèles de la région paléarctique d'après l'état de 1967.»

Ce livre a d'ailleurs été préfacé par Jean Rostand de l'Académie française, qui déclarait que: «M.Thorn se révèle comme un pur et authentique naturaliste, c'est-à-dire comme un de ces rares hommes qui ne voient pas seulement dans la nature un objet de froide curiosité, mais en éprouvent, dans leur sensibilité, les poétiques attraits.»

 En 1970, M. Thorn devient membre de l'Institut Grand-Ducal, section des sciences naturelles, physiques et mathématiques; il est également collaborateur scientifique du musée d'histoire naturelle depuis les années 80. A l'heure actuelle, il achève la deuxième édition de son ouvrage avec une mise à jour complète gr‰ce au soutien d'un chercheur français.

 Le second lauréat, à savoir l'équipe du comité national de défense sociale et des foyers et services d'entraide Ettelbruck, a été primé pour ses travaux de gestion des réserves naturelles, d'exécution pratique de cartographie et de plans verts. Pour l'heure, 26 personnes, bénéficiant en partie d'un suivi pédagogique ou d'une réinsertion sociale, prêtent main forte au groupe Naturaarbechten.