Républicain Lorrain: Edition électronique du jeudi 9 décembre 1999
 

PROTECTION DE LA BIODIVERSITE

Le Mouvement écologique et la LNVL réclament un amendement budgétaire

Deux ministères pour la protection de la biodiversité, c'est trop...surtout lorsque c'est le ministère de l'Agriculture qui se taille la part du lion. Le Mouvement écologique et la Letzebuerger Natur- a Vulleschutzliga réclament un amendement budgétaire.

L'année 2000 marque le début de l'application du règlement grand-ducal sur la sauvegarde de la biodiversité. Un règlement qui prévoit une enveloppe de 21 millions de LuF d'aides pour la mise en oeuvre de programme de sauvegarde de la diversité biologique. Voilà qui devrait réjouir les défenseurs de l'environnement, pensez-vous. Seulement voilà: la répartition des compétences du nouveau gouvernement les laisse perplexes: au ministère de l'Agriculture la charge du milieu rural et du milieu forestier, soit 16,5 millions de LuF de primes à la biodiversité; au ministère de l'Environnement celle du milieu urbain et du milieu aquatique, soit 4,5 millions de primes.

Difficile dans ces conditions de s'y retrouver et de savoir à quelle porte frapper. C'est en tout cas le sentiment des militants écologistes, qui dénoncent cette double compétence et surtout un "démontage" du ministère de l'environnement: "Le ministre de l'agriculture disposera à l'avenir non seulement de 4/5 des crédits à la biodiversité, mais aussi de la compétence financière en matière de protection de la nature pour 12 programmes sur 16", affirme ainsi Pit Mischo, président de la Letzebuerger Natur- a Vulleschutzliga. Après la gestion de l'eau, transférée au ministère de l'Intérieur, c'est donc l'essentiel de la protection de la biodiversité qui échappe au ministère de l'Environnement. Et M. Mischo de citer un chiffre: "Le budget global du ministère a reculé de plus de 60% de 1999 à 2000".

Pétition d'agriculteurs

Certes, le ministère de l'Environnement continuerait à faire le travail sur le terrain, celui de l'Agriculture se contentant de distribuer les crédits. Certes, il existe une commission mixte pour conseiller le ministre de l'Agriculture. Mais ce ne sont pas là, selon les militants, des garanties suffisantes. Pour 275 agriculteurs non plus: ils ont remis au président de la Chambre des Députés une pétition en faveur de la compétence unique du ministère de l'Environnement en matière de biodiversité.

Une mesure d'autant plus nécessaire pour des écologistes, qui doutent de la compétence des services techniques de l'agriculture dans le domaine de l'environnement: "Cette administration a d'autres priorités et ne dispose pas d'experts de la protection de l'environnement", estime Theid Faber, président du Mouvement écologique, exemples à l'appui. S'étonnant du silence du ministre Goerens et du secrétaire d'Etat Berger, le Mouvement et la Natur a-Vullesschutzliga demandent aux députés d'introduire un amendement dans le cadre du débat budgétaire et d'assurer la pleine compétence du ministère de l'environnement en matière de protection de la nature.